Appel à communications

L’Université de Téhéran, L’Association iranienne de Langue et Littérature françaises (AILLF) et L’Université d’Ispahan organisent :

Dire la guerre dans la fiction contemporaine de langue française et persane

Colloque international

Les 7-8 et 10 décembre 2014

(Téhéran-Ispahan)

La guerre est un universel et inéluctable fléau socialement institué, un « détour par la violence collective » qui produit son lot de souffrances mais aussi de mutations au sein des peuples dont elle marque l’histoire au fer rouge. Vecteur de transformations, elle l’est assurément par l’envergure du choc qu’elle occasionne et qu’elle répercute sans discrimination à tous les niveaux de la société. Perçue comme inéluctable par la permanence de ses manifestations, conçue comme universelle par sa fréquence, la guerre n’en adopte pas moins une diversité de formes en fonction des époques, du milieu, des forces en présence et des enjeux.

En sa qualité de conflit plus ou moins organisé, elle imprime sa marque au plus profond de la chair et de la conscience des individus. Certains se chargeront d’en témoigner pour leur époque et les générations à venir. Ceux-là, les Barbusse, Delteil ou Giono, rapportent en témoins privilégiés, ce que d’autres imaginent via la connaissance et la fantasmagorie littéraire. Tous font office d’intermédiaire de l’ « événement ».  La guerre que les anthropologues parviennent à expliquer en termes de « moyen » (de perpétuer valeurs et formes d’organisation, d’obtenir un gain) ou de « réaction » (instinctive de l’espèce) la guerre donc, est aussi et surtout dite ou racontée par ceux qui en perpétuent la substance et les inflexions à travers le prisme informant (ou déformant) de l’art. A ces derniers revient la tâche édifiante et créative de concilier dans un seul et même mouvement, au moyen de la fiction, le désir atavique de rapporter les minutes de la catastrophe et d’en scruter les méandres avec « l’art et la manière ».

C’est à ce type de paroles que sera consacré le colloque international « Dire la guerre dans la fiction contemporaine de langue française et persane » organisé en Iran, à Téhéran et Ispahan, à l’occasion de la commémoration du centenaire de la 1ère guerre mondiale. Les participants seront invités pour l’occasion, à se saisir de la thématique du conflit militaire et de sa mise en texte, en s’appuyant sur des romans ou des nouvelles (voire des pièces de théâtre) dont la particularité est  d’être porté par la volonté ou la nécessité de dire la guerre (en particulier la première guerre mondiale et la guerre Iran/Irak). Certains auteurs, hommes et femmes confondus, parmi lesquels, Bernier, Céline, Bergounioux, Echenoz, Carles, Détambel, Ferney, etc. pour le domaine français, et Dehghân, Bani Amer, Mahmoud, Hosseini et bien d’autres pour le domaine persan, ont en effet exercé leurs talents en composant des récits de guerre, en devenant ainsi  commissionnaires, porte-voix de la mémoire, ou simple narrateurs-récipiendaires de la charge expressive de la guerre et de ses implications culturelles, politiques, idéologiques, ou simplement humaines. C’est sur l’œuvre de ces auteurs que les chercheurs seront invités à se pencher.

Pourront être envisagés à titre indicatif, les axes de réflexion qui suivent :

–   Le discours sur la guerre dans la littérature (variante : le discours guerrier/ anti-guerre).

–   La volonté ou la nécessité de dire la guerre par la fiction (pragmatique du récit de guerre).

–   Décrire la guerre/ la description dans le récit de guerre.

–   La guerre par le genre (roman, nouvelle, théâtre).

–   Les raconteurs de guerre et leurs techniques.

–   Poétique et rhétorique du récit de guerre.

–   La fiction de guerre au féminin (variante : la parole féminine sur/dans la guerre).

–   Récit de guerre et point de vue (la prise de position auctorielle ou narrative).

–   Parole libérée/parole censurée, en temps de guerre/dans l’après-guerre.

–   Relecture littéraire de la guerre.

–   Approche comparative des récits de guerre.

–   Images des héros/bourreaux de guerre.

–   Mourir et faire mourir (dire la mort et le meurtre en temps de guerre).

Dates et lieux du colloque :

Les 7 et 8 décembre à Téhéran (Iran)- Université de Téhéran- Faculté des langues et littératures étrangères.

Le 10 décembre à Ispahan (Iran) – Université d’Ispahan- Faculté des langues étrangères.

Comité scientifique :

Stéphane Audoin-Rouzeau (EHESS), Emmanuel Bouju (Université de Rennes 2), Suzanne Lafont (Universités Monpellier III/Paul Valéry), Catherine Milkovitch-Rioux (Université de Clermont-Ferrand), Carine Trévisan (Université Paris-Diderot), Farideh Alavi (Université de Téhéran), Dominique Carnoy-Torabi (Université Shahid Beheshti), Ilmira Dadvar (Université de Téhéran), Esfandiar Esfandi (Université de Téhéran),  Rouhollah Hosseini (Université de Téhéran), Nasrine Khattat (Université Shahid Beheshti), Hamid Réza Shaïri (Université Tarbiat Modarress), Mohammad Javad Shokrian (Université d’Ispahan).

Comité organisateur:

Jaleh Kahnamouipour (Université de Téhéran et AILLF), Nahid Shahverdiani (Université de Téhéran),  Ebrahim Salimikouchi (Université d’Ispahan).

Langue de travail:

Les communications, d’une durée de 20 minutes seront effectuées en français.

Calendrier du colloque:

Les propositions de communications (300 à 400 mots, accompagnés d’un CV) seront à envoyer par courrier électronique (document word) à Nahid Shahverdiani  à l’adresse  nshahver@ut.ac.ir  au plus tard le 1er juillet 2014.

Les participants seront informés de l’acceptation ou du refus de leur proposition par les membres du jury le 1er août 2014.

Feront l’objet d’une publication en ligne, les textes définitifs et complets des communications (le texte intégral de la communication+ résumé de 300 mots en français+ résumé en anglais + mots clés+ bibliographie) parvenus au plus tard le 20 décembre 2014 aux organisateurs, après évaluation par le comité scientifique.